Mardi 4 février 2025, un échange crucial s'est tenu entre Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d'État aux Affaires Étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), et Kaja Kallas, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que Vice-Présidente de la Commission européenne. Cette rencontre intervient dans le contexte préoccupant de la détérioration de la situation sécuritaire à Goma, dans l'est de la RDC, aggravée par des actes d'agression imputés au Rwanda.
Au cours de leurs discussions, Thérèse Kayikwamba Wagner a exprimé sa profonde préoccupation face à la situation humanitaire désastreuse et l'insécurité persistante qui touchent la population de Goma. Les violences, dans une région déjà fragile, ont conduit à une crise humanitaire sans précédent, mettant des millions de vies en péril. Les échanges ont été marqués par une prise de conscience commune de l'urgence d'une réponse décisive et efficace.
La ministre d'État a souligné que malgré les condamnations habituelles des agressions, les mesures prises jusqu'à présent n'ont pas permis d'endiguer la violence. L’inaction de la communauté internationale face aux responsabilités du Rwanda dans les troubles régionaux a fait naître un sentiment d’impuissance au sein du gouvernement congolais, d'autant plus que les conséquences sur le plan humanitaire sont catastrophiques. Un nombre croissant de civils se retrouve déplacé, tandis que les infrastructures de base sont systématiquement ciblées.
Saisissant l'opportunité de cet échange, Thérèse Kayikwamba Wagner a plaidé pour que l’Union Européenne prenne des mesures fermes contre le Rwanda. Elle a proposé plusieurs actions concrètes devant renforcer la pression diplomatique sur ce pays afin de mettre fin à ses interventions militaires en RDC. Parmi les mesures suggérées, on peut noter : Révocation du statut de pays contributeur en troupes de l’ONU; Embargo sur les exportations de minerais étiquetés comme rwandais et Sanctions ciblées contre les responsables politiques et militaires.
Kaja Kallas, pour sa part, a manifesté une écoute attentive aux doléances exprimées par la ministre d'État. Elle a réaffirmé l'engagement de l'Union Européenne à soutenir la RDC dans cette période critique, tout en indiquant que l'UE évalue actuellement l'ensemble des réponses possibles à la situation. La notion d'une politique de cohérence par rapport à l'approche sécuritaire de la région a été mise en avant, afin de garantir que des actions similaires ne compromettent pas les efforts de paix en cours.
La rencontre s'est achevée par un consensus sur le fait qu'il était nécessaire de mobiliser la communauté internationale pour trouver une solution durable aux crises qui touchent la région. Les participants ont convenu de la nécessité d'une approche concertée, qui inclut la diplomatie, le développement durable et le respect des droits de l'homme.
JM