Le territoire de Djugu, situé en province de l'Ituri, est depuis plusieurs années un foyer de violence, avec des massacres et des déplacements massifs de civils enregistrés depuis 2017.
La question de savoir si l'exploitation de l'or par les groupes armés dans cette région contribue à la persistance de l'insécurité suscite un débat animé parmi les acteurs politiques et sociaux locaux.
Certains estiment que l'exploitation illégale des ressources aurifères par ces groupes serait l'une des principales causes de la crise sécuritaire actuelle, appelant les autorités ministérielles à suspendre l'exploitation de l'or à Djugu.
Cette position est partagée par plusieurs figures politiques locales qui pointent du doigt la guerre économique alimentée par l'exploitation minière illicite.
Cependant, Saidi Munyanya Richard, le chef de la division des Mines en Ituri, réfute cette théorie. Selon lui, l'exploitation de l'or à Djugu remonte à l'époque coloniale belge, bien avant que l'insécurité ne commence à se dégrader en 2017.
Il insiste que la suspension des activités minières n'apporterait pas de solution à la crise.
«Le problème d'insécurité à Djugu est lié à la présence des groupes armés. Ce n'est pas l'exploitation de l'or qui est à la base de la persistance de la violence», a-t-il déclaré.
Saidi Munyanya recommande plutôt que les acteurs politiques et sociaux s'unissent pour soutenir le gouvernement dans la lutte contre les groupes armés, afin d'établir une paix durable et de réorganiser la région.
«Je demande aux acteurs sociaux et politiques de soutenir le gouvernement pour éradiquer les groupes armés et restaurer la paix. Ce n'est qu'avec la paix que tout pourra être réorganisé», a-t-il conclu.
Pour rappel, Saidi Munyanya Richard est le chef de la division des Mines en Ituri depuis trois ans, remplaçant Kimareki Shabani Alain.
Justin Ndassi
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