Dans un tournant abrupt qui a secoué le paysage numérique du pays, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé la fermeture du réseau social TikTok, plongeant une multitude d'influenceurs, de créateurs de contenu et de TikTokeurs dans une profonde désillusion. Cette décision, justifiée par les autorités par la nécessité de contrôler les contenus jugés nuisibles et de protéger les jeunes face aux dangers potentiels d'une utilisation incontrôlée des plateformes numériques, a suscité une vague de réactions parmi les utilisateurs de ce réseau.
Depuis son lancement, TikTok est devenu un outil incontournable pour la création et le partage de courtes vidéos, permettant aux utilisateurs de s'exprimer, de s'engager et même de générer des revenus. En RDC, ce réseau social a rapidement gagné en popularité, notamment auprès des jeunes et des influenceurs, qui ont pu y développer une voix unique et un public fidèle. Toutefois, dans un contexte où le gouvernement cherche à freiner la désinformation et les comportements inappropriés en ligne, les autorités ont jugé que la désactivation de TikTok était une mesure nécessaire pour préserver l'ordre public.
Les déclarations officielles mettent en avant des préoccupations sur l'impact de TikTok sur le comportement des jeunes, citant des études qui montrent un lien entre la surconsommation de contenu suscitant des idées extrêmes et des comportements de risque.
La réponse des TikTokeurs et des créateurs de contenu a été immédiate et émotive. De nombreux influenceurs ont exprimé leur désarroi face à cette décision qui, selon eux, représente non seulement un coup porté à leurs carrières, mais aussi une restriction de leur liberté d'expression.
L'un des influenceurs a partagé ses réflexions : « TikTok n’était pas seulement une plateforme pour moi, c’était un espace où j’ai pu créer, innover et me connecter avec des gens du monde entier. La fermeture de cette plateforme est un coup dur pour nous tous, mais je reste convaincu que notre voix comptera toujours. »
D'autres créateurs ont également dénoncé la décision, citant l'impact économique que cela engendre sur les micro-entrepreneurs qui ont construit des carrières sur la base de leur communauté TikTok. "Sans TikTok, des milliers d'individus se retrouvent sans ressources, sans possibilité de monétiser leur travail. On nous retire notre moyen de subsister".
La fermeture de TikTok en RDC pourrait avoir des répercussions bien au-delà des individus directement touchés. Elle pose la question de l'avenir de la culture numérique dans le pays, où de nombreux jeunes ont découvert l'art, la musique, et la danse à travers cette plateforme. De plus, la perte d'un canal vital pour les artistes émergents et les créateurs de contenu pourrait entraver l'essor d'une scène culturelle dynamique qui se distingue par sa créativité.
Selon des sources, l’industrie de la création de contenu en ligne, qui a connu une croissance significative ces dernières années, pourrait subir un coup d’arrêt. Les marques, qui ont investi dans le marketing d'influence pour atteindre un public jeune via TikTok, pourraient se retrouver face à un vide, les incitant à réévaluer leurs stratégies publicitaires.
Face à cette crise, plusieurs créateurs et influenceurs réfléchissent à des solutions alternatives. Bon nombre d'entre eux envisagent de migrer vers d'autres plateformes telles qu'Instagram, YouTube et Facebook, qui, bien qu’ils manquent de certaines spécificités de TikTok, offrent tout de même des opportunités d'engagement et de monétisation.
Cependant, les obstacles demeurent. L'accès à internet en RDC reste limité pour une grande partie de la population, et nombreux sont ceux qui se demandent si ces alternatives parviendront à éveiller le même niveau d’intérêt et d’engagement que TikTok.
JM