Mwene-Ditu : OLPA condamne fermement l’interpellation d’Ally Clovis Kaseba, journaliste à RSM et appelle à sa libération immédiate

L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA) exprime sa profonde inquiétude suite à l'interpellation d'Ally Clovis Kaseba, journaliste et directeur des programmes à Radio Nsenda Muana (RSM), survenue le 4 février 2025, au bureau du Commissaire urbain de la Police nationale congolaise (PNC/Mwene-Ditu). Cet acte pose une série de questions concernant le respect de la liberté d'expression et de la presse au sein de la République démocratique du Congo.

M. Kaseba a été convoqué par les autorités policières suite à des accusations en lien avec la diffusion, sur les ondes de RSM, d'une série d’émissions jugées critiques à l'égard de M. Gérard Tshibanda, Maire de Mwene-Ditu. La diffusion, réalisée au cours du mois de janvier 2025, a mis en lumière divers sujets d’actualité touchant la gestion de la ville, notant une insatisfaction générale parmi les habitants par rapport au bilan de l’administration municipale depuis l’entrée en fonction du Maire le 13 mars 2023. Les journalistes Prince Lulamba et Maleka Wa Tshibangu ont relayé ces préoccupations lors du journal parlé du 29 janvier 2025, où la population a exprimé des critiques constructives sur les performances du Maire, pointant notamment l'absence de progrès significatifs dans divers domaines de la vie urbaine.

L'interpellation de M. Kaseba constitue une violation flagrante du droit à la liberté de la presse, tel que garanti par la Constitution congolaise et les conventions internationales relatives aux droits de l'homme, que la RDC a ratifiées. Ce droit est essentiel pour le fonctionnement d’une démocratie saine et implique la possibilité pour les journalistes de mener des enquêtes et de relater des informations diverses, y compris celles qui pourraient déplaire aux autorités locales.

L’OLPA tient à rappeler que la critique des figures publiques, notamment des élus comme M. Tshibanda, est non seulement légitime, mais constitue aussi un élément fondamental d’un débat démocratique vibrant. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans crainte de représailles, qu’elles soient juridiques, physiques ou autres. Les accusations portées contre M. Kaseba, qui relèvent d’imputations dommageables, apparaissent comme une tentative manifeste de museler la voix de la presse indépendante dans la région de Mwene-Ditu.

Après avoir été brièvement présenté au Maire, M. Kaseba a été placé en détention au cachot du Commissariat de la mairie, ce qui soulève des inquiétudes quant à son bien-être physique et psychologique, ainsi qu'à la procédure judiciaire qui pourrait suivre. OLPA condamne fermement cette procédure sommaire et les motivations qui l’ont entourée, les qualifiant d’attaques directes contre la liberté de la presse et le droit des citoyens à être informés.

En conséquence, l’OLPA exige la libération immédiate et inconditionnelle d’Ally Clovis Kaseba. «Nous appelons à une enquête indépendante afin de déterminer les circonstances exactes de son interpellation et à la mise en place de mesures pour garantir la sécurité et la liberté d’expression des journalistes en République démocratique du Congo», peut-on en croire.

«Nous invitons également les partenaires internationaux et les organisations de défense des droits de l’homme à se pencher sur cette affaire et à exprimer leur solidarité avec M. Kaseba et l’ensemble des journalistes qui exercent dans des conditions souvent périlleuses dans le pays», indique OLPA.

L'OLPA reste déterminé à suivre cette affaire de près et à fournir tout le soutien nécessaire à la communauté journalistique de la RDC pour s'assurer que leur voix ne soit pas réduite au silence.

Rédaction

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