À l'issue de la conférence-débat tenue lundi 27 janvier 2025 à l'hôtel Fleuve Congo à Kinshasa, sous l'égide du vice-ministre de la Justice de la République démocratique du Congo (RDC), des discussions essentielles sur le procès en cours contre le Rwanda devant la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP) ont eu lieu.
Cet événement marquant a rassemblé des membres du gouvernement, des représentants de la société civile et des victimes, dans un cadre d'échanges constructifs et de solidarité.
Lors de cette rencontre, l'Association nationale des victimes des violences liées au conflit (ANVC), représentée par sa coordinatrice adjointe nationale, a exprimé son vœu de voir des fonds significatifs alloués dans le cadre de cette procédure judiciaire. En effet, l'ANVC se base sur les éléments de preuve déjà présentés par la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) et d'autres constatations probantes qui, selon elle, démontrent clairement les responsabilités du Rwanda dans les souffrances infligées aux Congolais.
La coordinatrice adjointe de l'ANVC a souligné l'importance cruciale de la reconnaissance des responsabilités du Rwanda et a insisté sur le fait que ce pays devrait, en conséquence, être contraint d'indemniser les victimes congolaises. Elle a déclaré : « Nous sommes convaincus que les preuves que nous allons présenter, en complément de celles déjà fournies par la CNDH, établiront indubitablement la culpabilité du Rwanda, et nous espérons que justice sera faite pour toutes les victimes. »
En outre, l'ANVC a plaidé pour une gestion rigoureuse des fonds qui seront éventuellement octroyés à la RDC à la suite de ce procès. Pour cela, l'association a évoqué l'existence d'un établissement public dénommé le Fonds national des réparations (Fonarev), créé spécifiquement pour le soutien des victimes de violences sexuelles liées aux conflits ainsi que pour les autres catégories de victimes. Cette institution a pour mission de mettre en œuvre des mécanismes de réparation et de protection, et l'ANVC espère que les ressources financières qui résulteront du procès seront dirigées et gérées par cet organe technique.
La coordinatrice adjointe a confirmé : « Le Fonarev a déjà commencé à aller de l’avant dans son soutien aux victimes et nous avons pleine confiance en son efficacité pour gérer les fonds nécessaires à la réparation des préjudices causés. »
Le vice-ministre de la Justice a également exprimé un soutien inconditionnel aux victimes et a affirmé que toutes les mesures seraient prises pour garantir que les fonds soient gérés de manière transparente et responsable par le Fonarev. Cette déclaration a été accueillie avec un sentiment de soulagement par l’ANVC, qui considère ce partenariat comme une évolution positive vers une meilleure prise en charge des victimes et une justice durable.
Dans un esprit d'unité et de collaboration, l'ANVC a également souligné sa volonté de renforcer ses relations avec le ministère de la Justice. La coordinatrice adjointe a indiqué qu’elle envisageait de fournir des éléments de preuve supplémentaires à ce ministère pour étayer davantage le dossier judiciaire et ainsi établir une « digne conviction » auprès du juge.
Ce développement témoigne d’un engagement renforcé en faveur de la justice pour les victimes d'atteintes aux droits humains en RDC. Les acteurs impliqués dans ce procès ont l'espoir que la CADHP (Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples) reconnaisse enfin la souffrance des Congolais et agisse de manière à traduire en justice les auteurs des violations graves.
L'ANVC appellera ainsi à l’unité et à la solidarité de toutes les parties prenantes pour bâtir un environnement propice à la paix et à la réconciliation, tout en plaçant les droits et besoins des victimes au cœur du processus judiciaire.
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