L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), une organisation non gouvernementale dédiée à la défense et à la promotion de la liberté de la presse sur le continent africain, a exprimé un vif soulagement suite à la libération de Luc Lokendo Tenchi, directeur de la Radio Communautaire Kivu (RCK). Cette station de radio émettant depuis Baraka, une localité située à environ 217 kilomètres de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a vu son directeur recouvrer la liberté dans la soirée du jeudi 10 avril 2025, après plusieurs heures de détention dans un camp des Wazalendo. Ce camp est situé au quartier Mwamsombo de Baraka.
Pour rappel, Luc Lokendo Tenchi avait été interpellé le jeudi 10 avril 2025, aux alentours de 10 heures (heure locale), à son domicile de Baraka. Son arrestation a été effectuée par un groupe de miliciens appartenant à la Coalition nationale des patriotes pour la souveraineté du Congo (CNPSC), une faction dirigée par le général autoproclamé William Amuri Yakutumba, dont les forces sont désormais désignées sous l'appellation de Wazalendo.
Le motif de cette interpellation, selon les informations recueillies par l'OLPA, résiderait dans la diffusion présumée d'une séquence audio sur les ondes de la RCK. Cette séquence accusait le général Yakutumba de désertion sur la ligne de front de la plaine de la Ruzizi, après que ce dernier ait promis aux habitants de Fizi de libérer les villes stratégiques de Bukavu et de Goma, actuellement sous le contrôle des rebelles du mouvement du 23 mars (M23).
Cependant, Luc Lokendo Tenchi a catégoriquement nié avoir diffusé l'élément sonore en question sur les antennes de la Radio Communautaire Kivu. Selon les clarifications apportées, la séquence audio incriminée aurait été diffusée antérieurement, le mardi 8 avril 2025, par la Voix du Kivu Tv, une chaîne opérant sur la plateforme YouTube. Cette chaîne est dirigée par un autre groupe de miliciens, dénommé Front des patriotes pour la défense du Congo (FPDC), qui était dirigé par un autre général autoproclamé, Kibukila Wa Seba. Tragiquement, Kibukila Wa Seba a récemment perdu la vie lors de violents affrontements avec la milice de Yakutumba dans la localité de Lutete, située en territoire de Fizi. Cette confusion quant à la source de la diffusion met en lumière la complexité et la volatilité du paysage médiatique et sécuritaire dans cette région de la RDC.
Tout en exprimant son soulagement face à la libération de Luc Lokendo Tenchi, l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a tenu à souligner sa vive préoccupation concernant la sécurité du journaliste dans cette partie de la République démocratique du Congo. La présence et l'influence persistante de divers groupes de miliciens, qui semblent opérer en dehors du cadre légal et étatique, continuent de faire peser une menace significative sur la liberté de la presse et la sécurité des professionnels des médias dans la région du Sud-Kivu.
En conséquence de ces préoccupations légitimes, l'OLPA a lancé un appel pressant aux autorités militaires présentes dans la zone de Baraka et dans l'ensemble du Sud-Kivu. L'organisation demande instamment aux responsables militaires de prendre toutes les mesures nécessaires pour décourager et prévenir toute atteinte à la liberté de la presse, un droit fondamental garanti par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme, auxquels la RDC est partie. L'OLPA insiste sur la nécessité pour les autorités de garantir un environnement sûr et propice à l'exercice du journalisme, sans crainte d'intimidation, de harcèlement ou de détention arbitraire par des groupes armés non étatiques.
Avec Actu-Service
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