Lubumbashi : Tragique accident sur le rail du Camp Vangu, la poursuite policière pointée du doigt

Un accident de la circulation d'une rare violence a endeuillé la ville de Lubumbashi le mercredi 16 avril 2025, sur le tronçon ferroviaire situé à hauteur du Camp Vangu. Un chauffeur d'un taxi-bus assurant le transport en commun entre le centre-ville et le quartier Kenya a perdu le contrôle de son véhicule, qui a effectué un tonneau, entraînant un bilan humain effroyable. Selon des témoins oculaires, le drame serait survenu alors que le véhicule était pris en chasse par des agents du Bureau 2, un service dont la nature exacte n'a pas été immédiatement précisée.

Le récit poignant d'un témoin direct de la scène accable directement les agents poursuivants. « C'est à cause d'un agent du bureau deux avec qui, le chauffeur se disputait le volant que cet accident est survenu », a affirmé cette personne, dont l'identité n'a pas été divulguée, mais dont le témoignage a rapidement circulé parmi les badauds et les premiers intervenants. Cette version des faits, qui met en cause une altercation physique entre un agent et le conducteur alors que le véhicule était en mouvement, a été largement reprise par la population présente sur les lieux du drame, suscitant une vive émotion et une colère palpable.

Cependant, cette interprétation des événements a été catégoriquement rejetée par les autorités municipales de Lubumbashi. Dans une communication officielle, la mairie a attribué la cause de ce tragique accident à une défaillance mécanique soudaine du taxi-bus. Selon cette version, la perte de contrôle du véhicule et le tonneau qui s'en est suivi seraient la conséquence directe d'une panne technique imprévue, exonérant de toute responsabilité les agents du Bureau 2 qui auraient pu être impliqués dans une poursuite.

L'accident, survenu aux alentours de 8h30 du matin, a provoqué d'importants embouteillages et une paralysie de la circulation sur l'avenue Salama, axe névralgique de la ville, ainsi que sur d'autres tronçons adjacents. La nouvelle de ce drame s'est rapidement répandue, attirant une foule considérable sur le lieu de l'accident et exacerbant la congestion routière.

Les conséquences humaines de cet événement sont dramatiques. Si le bilan initial évoqué par les témoins faisait état de plus de huit personnes décédées sur le coup, la mairie de Lubumbashi a, dans sa communication officielle, confirmé le décès de sept victimes. Les corps sans vie ont été rapidement transportés vers la morgue générale Sendwe pour les procédures d'identification et les examens médico-légaux. Le chauffeur du taxi-bus et son receveur ont quant à eux été appréhendés par les forces de l'ordre et placés en garde à vue. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes afin de déterminer les circonstances exactes de cet accident et d'établir les responsabilités. La police de circulation routière s'est rendue sur les lieux pour effectuer le constat d'usage et recueillir les premiers éléments d'information.

Au-delà de la tragédie humaine, cet accident met crûment en lumière un problème récurrent et profondément ancré dans le quotidien des chauffeurs de transport en commun à Lubumbashi : la problématique de la tracasserie routière. Les témoignages concordants font état de pratiques abusives et de harcèlement de la part de certains agents du Bureau 2 et de la police de circulation routière, qui seraient régulièrement accusés d'extorsion et d'abus de pouvoir à l'encontre des conducteurs. Ces pratiques, qui créent un climat de tension et de peur, pourraient indirectement contribuer à des situations dangereuses sur les routes.

Face à ce nouveau drame, les autorités locales ont exprimé leur vive émotion et ont appelé à une réforme urgente et en profondeur du système de contrôle routier à Lubumbashi. La nécessité de mettre en place des mécanismes de surveillance et de régulation plus stricts, ainsi que de sanctionner les agents qui se livrent à des pratiques illégales, est apparue comme une évidence pour prévenir de tels drames à l'avenir.

Cet accident tragique pourrait ainsi servir de catalyseur pour une prise de conscience collective et une action решительная des autorités afin de garantir la sécurité des usagers de la route et de mettre fin aux abus qui minent le secteur du transport en commun à Lubumbashi. L'enquête en cours devra déterminer les responsabilités précises de chacun dans ce drame, mais il est d'ores et déjà clair que la question de la sécurité routière et des pratiques de contrôle doit être abordée avec la plus grande urgence.

Geremy Génie Kalumba/Lubumbashi 

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