Ituri : Lancement officiel de l’Association de la société congolaise des Gynécologues obstétriciens et de la société congolaise des pratiques des sages-Femmes pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale

Ce vendredi 21 mars 2025, la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri en République Démocratique du Congo, a été le théâtre d’un événement marquant dans le domaine de la santé maternelle et néonatale. À l’occasion d’une conférence scientifique de haut niveau, l’Association de la Société Congolaise des Gynécologues Obstétriciens (SCOGO) et la Société Congolaise des Pratiques des Sages-Femmes (SCOSAF) ont officiellement lancé une initiative conjointe visant à réduire de manière significative la mortalité maternelle et néonatale dans la région. 

Placée sous le thème « Application des mécanismes mis en place pour contribuer efficacement à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale », cette conférence a réuni une pluralité d’acteurs clés, notamment des professionnels de santé, des leaders religieux, des leaders communautaires, ainsi que des autorités politiques et sanitaires. L’objectif principal de cette rencontre était de renforcer les synergies entre les différentes parties prenantes afin de mettre en œuvre des stratégies concrètes et durables pour lutter contre ce fléau de santé publique.La présidente provinciale de la corporation des sages-femmes en Ituri, Mme Buma Reta, a ouvert les débats en soulignant l’importance d’une approche collaborative pour aborder cette problématique complexe. « Il était nécessaire que les professionnels de santé du domaine gynécologique puissent se réunir avec d’autres parties prenantes, dont les leaders religieux, les leaders communautaires et les autorités, pour réfléchir ensemble aux stratégies de réduction des décès maternels et néonatals », a-t-elle déclaré. 

Mme Reta a également insisté sur le rôle crucial des sages-femmes dans la chaîne de soins maternels et néonatals, rappelant que leur formation continue et leur implication dans les politiques de santé publique sont essentielles pour améliorer les indicateurs de santé dans la région.Le Dr Achille Dhezunga, président provincial de l’Association de la Société Congolaise des Gynécologues Obstétriciens en Ituri, a présenté un plan d’action détaillé pour réduire la mortalité maternelle et néonatale. « Il faut que nous puissions sensibiliser la communauté en collaboration avec les leaders religieux, communautaires et relais communautaires. Au niveau des professionnels de santé, nous allons renforcer leurs compétences pour diminuer le taux de décès maternel et néonatal. Au niveau de la politique sanitaire, nous associons les autorités politiques et sanitaires pour placer une bonne personne, à un bon moment et à un bon endroit », a-t-il expliqué.

Le Dr Dhezunga a également mis en avant l’importance de la formation continue des professionnels de santé, ainsi que la nécessité de disposer d’équipements médicaux adéquats et de médicaments essentiels dans les structures de santé. Il a appelé à une meilleure coordination entre les différents niveaux du système de santé, depuis les centres de santé communautaires jusqu’aux hôpitaux de référence.

Le Médecin chef de la division provinciale de la santé et représentant du Gouverneur militaire de l’Ituri, le Dr Marcel Lola, a quant à lui lancé un appel à l’engagement de tous les acteurs pour relever ce défi. « L’heure est à notre engagement et à notre implication. Chacun dans son environnement, dans sa communauté, doit contribuer aux efforts déjà faits par les systèmes de santé et les partenaires en communiquant suffisamment sur la problématique du décès maternel et néonatal », a-t-il déclaré.Le Dr Lola a également rappelé les chiffres alarmants enregistrés en 2024 dans la province de l’Ituri, où 226 cas de décès maternels ont été recensés. Il a réitéré l’objectif ambitieux fixé par les autorités sanitaires : réduire ce chiffre à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030, conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

La conférence a également été l’occasion pour les autorités provinciales de réaffirmer leur engagement à soutenir les initiatives visant à améliorer la santé maternelle et néonatale. Les partenaires techniques et financiers présents ont exprimé leur volonté de continuer à appuyer les efforts du gouvernement congolais dans ce domaine, notamment à travers le financement de programmes de formation, la fourniture d’équipements médicaux et la mise en place de campagnes de sensibilisation.

À l’issue de cette conférence, les participants ont convenu de la nécessité de mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation des actions entreprises, afin de mesurer l’impact des interventions sur le terrain. Des groupes de travail ont été constitués pour élaborer des plans d’action spécifiques, qui seront mis en œuvre dans les mois à venir.

Serge Karba /Ituri

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