Une affaire d’escroquerie politique d’une gravité exceptionnelle secoue la province du Kasaï-Central, mettant en lumière les pratiques frauduleuses qui gangrènent le système politique local.
Christine Nyime Tumone, candidate malheureuse aux élections législatives de décembre 2023, a révélé avoir été victime d’une arnaque orchestrée par un député de Demba, Kazumba, et un conseiller à la Primature. Ces derniers lui auraient promis un poste de ministre provincial en échange de 10 000 dollars et d’un véhicule. Séduite par cette proposition, elle aurait effectué le paiement, mais sa nomination n’a jamais eu lieu.
Dans une déclaration poignante, Mme Tumone a confié : « Depuis que j’ai été escroquée, je ne suis pas en paix. Pourquoi mes propres frères me feraient-ils ça ? Bientôt, je citerai leurs noms pour que justice soit faite. » Ces révélations ont provoqué un tollé dans la région, où la population exige des comptes et une intervention rapide des autorités judiciaires.
Les élections générales de décembre 2023 ont été marquées par des allégations de fraude et d’irrégularités, notamment dans la province du Kasaï-Central. Des cas de bureaux de vote fantômes et de listes électorales truquées avaient déjà été dénoncés par des acteurs politiques locaux. Ces pratiques avaient jeté une ombre sur la crédibilité du processus électoral, déjà fragilisé par des problèmes logistiques et des accusations de partialité de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Dans ce contexte, l’affaire Christine Nyime Tumone s’inscrit comme un nouvel épisode des dérives qui minent la politique congolaise. Elle met en évidence le recours à des promesses fallacieuses et à des pratiques corruptrices pour manipuler les candidats et les électeurs, sapant ainsi la confiance dans les institutions démocratiques.
Félix Mulumba
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