Goma : La liberté de la Presse en danger face aux menaces de mort de l'armée Rwandaise

Les événements tragiques qui se déroulent actuellement à Goma, soulèvent des inquiétudes majeures quant à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes. Suite à une conférence de presse controversée organisée par des éléments du M23 dans l'enceinte de l'hôtel Serena, plusieurs journalistes locaux ont été menacés de mort par des membres de l'armée rwandaise, entachant ainsi l'intégrité du droit à l'information dans la région.


Dans l'après-midi du jeudi 30 janvier 2025, l'hôtel Serena a été le théâtre d'une conférence de presse où des représentants du mouvement rebelle M23 ont tenté de faire entendre leur voix. Cependant, une décision collégiale des journalistes locaux de ne pas diffuser les déclarations de ce groupe a conduit à de graves répercussions. Un journaliste local, qui a souhaité rester anonyme par crainte de représailles, a déclaré : « Nous sommes victimes de menaces de mort de la part du M23 ici à Goma. Hier, nous, les journalistes locaux, avons convenu de ne pas diffuser leur conférence de presse, et maintenant, ils nous intimident avec des menaces. Des soldats sont passés dans notre radio ce matin en cherchant notre directeur général qui était à la conférence de presse ; heureusement, il n'était pas là. »


Ces intimidations, clairement inacceptables dans un contexte démocratique, mettent en lumière la fragilité de la liberté d'expression dans la province du Nord-Kivu, déjà sous pression en raison de la situation sécuritaire volatile. Les journalistes, garants du droit à l'information, se retrouvent pris au milieu d'une lutte complexe de pouvoir où la violence et la coercition prévalent sur la discussion et le débat. 


Face à cette crise, certains journalistes ont exprimé leurs préoccupations quant à la violation flagrante de la liberté de la presse par ces groupes armés. Ils interpellent à juste titre les autorités congolaises ainsi que la communauté internationale pour qu’elles prennent des mesures afin de protéger les journalistes sur le terrain, qui s'efforcent d'informer la population malgré les risques encourus. « Nous appelons à l'intervention immédiate des autorités congolaises et de la communauté internationale pour garantir notre sécurité. La déontologie journalistique doit être respectée, et nul ne devrait être victime de violence pour avoir rapporté simplement des faits », a exprimé un journaliste engagé sur le terrain.


Rachidi Kudra, depuis Aru

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